C’est assis confortablement dans son fauteuil bleu canard que nous retrouvons Zafer Achi. Cet entrepreneur charismatique né à Damas, passé notamment par les bancs d’HEC Paris et du MIT – entre autres prestigieux programmes – , est l’instigateur d’un projet hors normes “fabriqué en Occitanie”. Déjà rôdé aux rouages de l’entrepreneuriat, Zafer Achi œuvre depuis une dizaine d’années à la tête d’une société de coaching spécialisée dans le leadership. Une aventure partagée par bon nombre de ses amis et collaborateurs, qu’il retrouve aujourd’hui dans une nouvelle étape aux accents du Sud.
Lors d’un dîner partagé avec ses comparses, l’idée de créer un terreau fertile, un lieu hybride pour vivre et travailler, s’autoriser un pas de côté, germe dans l’effusion des discussions. Une envie collégiale, qui trouvera sa concrétisation quelques mois plus tard dans l’achat commun d’une bâtisse nichée dans l’arrière-pays gascon.
Lumière sur cette magnifique initiative, avec pour toile de fond l’envie féroce d’entreprendre, la volonté d’innover et celle de porter un regard riche et sensible sur notre monde. Une belle leçon de vie, et un message qui résonne en profondeur alors que la pandémie sévit et ravive en chacun d’entre nous le besoin de renouer avec la convivialité et le partage.
Zafer Achi et ses collaborateurs remercient vivement Greg, “l’agent gardien” de ce projet, qui a su cerner leurs attentes, satisfaire leurs envies et rendre possible leur idéal de vie.
CYRANO DE PEYLOUBÈRE
“Pour donner corps à ce rêve, nous souhaitions acheter un bien en France, dans le Sud, non loin d’un aéroport. Nous avons très vite recentré notre recherche sur le Sud Ouest, à une heure de Toulouse tout au plus, pour permettre à nos collaborateurs qui ne vivent pas dans l’Hexagone à plein temps de pouvoir rejoindre d’autres pays avec des connexions internationales faciles.” explique Zafer Achi. “Durant deux mois, mes collaborateurs-amis et moi-même avons été en contact avec Greg, notre agent immobilier d’Agence Hamilton. Après quelques visites virtuelles seulement – confinement oblige – il nous a déniché une incroyable demeure à Peyloubère. Nous savions que c’était LA bonne !” poursuit-il.
Non sans admiration, Zafer Achi témoigne de l’implication de son agent dans le processus d’achat : “Greg est un champion. Il a su nous aider, transcendant son rôle d’agent. Toujours à l’écoute, en nous proposant des réponses équilibrant les intérêts de chacun.” Preuve en est : Thérèsa Martin, la propriétaire et vendeuse, souhaitait céder ce bien à des personnes qui sauraient en apprécier l’âme et le ferait perdurer dans le temps. Greg a joué de réassurance, avec beaucoup de compassion et d’humanité. Leur relation bienveillante m’a amené à les surnommer Cyrano et Roxane ! (Rires)”
(RE)TROUVER LA PERLE RARE
Si le coup de cœur à distance pour le logis de Peyloubère était bien réel, il fallait pour autant le confirmer par une visite réelle, palpable du lieu. Zafer Achi raconte : “Lors de l’anniversaire de Jennifer, ma collaboratrice (ndlr : le 1er juin), nous avons reçu un appel de Greg. Il nous indiquait que si nous le souhaitions, nous pouvions faire une offre sur cette propriété.”
À conditions exceptionnelles, mesures exceptionnelles : “Nous avons, face à l’urgence, contourné le confinement et pris le premier train Londres-Paris, et le premier avion Paris-Toulouse ! Thérèsa Martin, alors propriétaire des lieux depuis 23 ans, nous a chaleureusement accueillis. Nous avons fait le choix d’y passer notre quarantaine, pour nous imprégner des lieux et de leur environnement. Grâce à cela, nous avons pu découvrir les merveilles du Gers et ses multiples facettes. L’évidence s’est confirmée !”
DE LA DOLCE VITA AU FARNIENTE (DE L’ADMINISTRATION)
Zafer Achi l’a compris au gré de ses nombreuses vies, atteindre ses rêves ne se fait pas sans donner de sa personne. L’acquisition de leur résidence au charme français n’y déroge pas.
“Habitués à la ferveur des grandes métropoles telles que New York, nos protagonistes ont dû se frotter à la lenteur de l’administration française (Avocats, Notaires…). Mais il y a une forme de poésie dans l’attente, et il est finalement agréable de s’essayer au rythme du Sud !”. La véritable difficulté s’est manifestée dans la réticence des banques françaises face aux investisseurs américains : “Nous nous sommes vus essuyer des refus d’établissements bancaires français, mais nous avons bon espoir de pouvoir ouvrir un compte auprès d’une structure internationale. Cette étape est cruciale pour faciliter notre installation et la mise en place de notre beau projet.”
UNE BÂTISSE, THÉÂTRE D’UNE VIE À CONTRE-COURANT
“La pandémie nous a privé de la possibilité de vivre la vie que l’on souhaitait mener. C’est le point de départ de notre envie de faire différemment.” rappelle Zafer Achi, qui se voit être rejoint par l’une de ses co-acheteuses Jennifer, d’origine américaine, irlandaise et néo-zélandaise, et Aria, sa petite chienne. Sa collaboratrice abonde : “Nous voulions créer un endroit spontané, un terreau qui pourra fleurir sereinement au gré des graines qui y seront plantées. Comme dans la nature, nous verrons ce qui en émergera. Pour le moment, nous ne savons pas si nous accueillerons des clients, mais nous sommes sûrs que nos familles viendront nous rendre visite !”.
Zafer Achi renchérit : “Nous sommes ici depuis trois semaines, et nous avons hérité d’un bien qui vivait de son activité de gîtes (même si tout cela a été stoppé il y a un an). Le bien dispose de 21 chambres, et l’installation est plus simple grâce au mobilier déjà présent. Mais tout n’est pas à notre goût, et ne le sera probablement que d’ici 2 à 3 ans.” Le champ des possibles reste néanmoins riche et prometteur : “Actuellement nous sommes 10 investisseurs et nous envisageons de monter jusqu’à 15 co-acheteurs. Nous ouvrons cette opportunité à nos proches, en particulier ceux présents dans le cercle social et de travail. Par ailleurs, nous aimerions voir comment contribuer à la communauté locale et tisser des liens avec les villes de Pavie et d’Auch. Depuis 3 semaines, nous avons eu bon nombre de conversations intéressantes avec des commerçants, des brocanteurs et des restaurants…” Mais pour continuer, il faudra d’ici-là parfaire la pratique de la langue de Molière “Certains d’entre nous ne parlent pas ou peu français, et les habitants du coin ne comprennent que très peu l’anglais. Nos échanges en deviennent, forcément, parfois hilarants (Rires) !”.
UNE JOLIE MORALE À CETTE HISTOIRE DE PARTAGE
Zafer Achi conclut : “Le Covid nous a permis de découvrir et d’apprécier réellement ce qui compte dans nos vies. C’est un moment majeur de notre histoire à l’échelle d’une société, où nous avons l’opportunité de questionner et de repenser nos habitudes. Les bulles sociales sont de plus en plus importantes, le travail peut se faire différemment. Nous pensons que le temps permettra à ce type de projets de paraître plus conventionnel et moins extraordinaire.”
Dormant paisiblement sur sa maîtresse, Aria, la chienne de Jennifer semble, elle, s’être rapidement faite au rythme de vie de cette Auberge Espagnole à la sauce gersoise.